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Psychothérapie ou sadhana ?

Psychothérapie ou sadhana ?

Psychothérapie ou sadhana ?

Ce sujet est plus que difficile. En fait, à l'ahram certains swamis s'expriment volontiers sur ce sujet, et nous disent que ceux qui ont suivi une psychothérapie connaissent très bien les contours de leurs problèmes, les raisons qui les ont amenés à vivre telle ou telle chose au nom d'une névrose très circonscrite, mais ils vivent toujours avec, et n'ont rien réglés même des années après. Cependant, d'autres swamis évoquent le fait que le Yoga ne s'adresse pas à des gens ayant une grosse névrose. La sadhana permet de faire ressurgir de l'inconscient les vieux démons, et d'y faire face psychologiquement. Peut être à condition que ces problèmes ne soient pas si importants que cela. L'inconscient n'est il pas notre meilleur allié ? Toujours présent pour nous protéger et de fait de nous éviter de revivre des émotions ou scènes d'un passé traumatisant ?

Personnellement, je pense que la sadhana permet de régler des problèmes psychologiques en mettant à jour les parties les plus humaines de notre être. Il se passe de toutes façons et quoi que l'on en dise quelque chose lors d'un mois de pratique quotidienne dans l'ashram. Les pudjas, ces cérémonies où l'on baigne dans une ambiance emprunt de dévotion, on y chante des kirtans et l'on remercie une divinité ou alors on l'implore afin de lui demander de l'aide. Dans ces manifestations, certains adeptes passent alors par un état de transe, transe légère, et qui se caractérise parfois tout simplement par une grosse fatigue, on se sent comme terrassé. Après, suite au pudja, on en parle et alors on comprends que cette fatigue intense n'était en rien naturelle. Et les effets bénéfiques se font sentir quelques jours après. Il n'y a pas photo, on est arrivé très loin de l'objectif de la démarche de développement personnel.

Il me semble que si l'un des maîtres du Yoga avait vu, qu'en étant en relaxation ou en méditation, il suffisait de bouger les yeux de gauche à droite lors du ressenti d'une émotion forte pour que celle-ci disparaisse et que l'adepte « passe à autre chose » et avance plus rapidement, je pense qu'il en aurait fait une méthode. Mais, c'est seulement en 1987 qu'il a été identifié un jour par hasard par l'Américaine, Francine Shapiro, doctorante en psychologie, qu’une anxiété d’origine traumatique pouvait disparaître grâce à des mouvements oculaires. C'est alors que l'EMDR (eye movement desensitization and reprocessing) a vu le jour. Donc, cette démonstration vaut pour l'EFT (emotional freedom techniques), méthode qui permet de dissoudre une émotion et de demander à son inconscient un changement de cap en un rien de temps, le temps de le faire, ce qui demande moins de 10 minutes. Pour ma part, je suis venu à bout d'une consommation excessive de café en une ronde d'EFT, consommation divisée par deux, sans aucune frustration. Je prends ces méthodes en exemple, car elles ne demandent aucune connaissance en psychologie, et peuvent être pratiquées seul. La cohérence cardiaque est aussi une bonne piste pour allez vraiment mieux.

Je pense qu'il faut rappeler ici le but du Yoga, sinon on arrête de pratiquer tout de suite et on va directement chez son libraire pour acheter l'EFT pour les nuls et des ouvrages sur le développement personnel. Le Yoga est une prise en charge complète de l'individu, la libération ou moksha est son but, l'état de samadhi est ce qu'il faut atteindre pour y arriver. Ces états supérieurs de la conscience servent à réaliser le soi, la réalisation du soi est atteinte lorsque le corps et l'esprit ont été purifiés, par une pratique quotidienne, alliant asanas (postures), pranayamas (exercices respiratoire), dhyana (méditation profonde). Ces pratiques doivent être faites - lorsqu'un certain niveau est atteint - sous la guidance d'un maître et permettent parfois la réalisation du soi. Cette réalisation est décrite comme un état de supra-conscience ou l'homme est en communion avec dieu. A la question, est-ce que le Yoga répond à l'existence de dieu, la réponse qui nous a été faite par Swami Kailasananda est oui, et elle a rajoutée par l'expérience. L'état de samadhi est la réalisation de dieu dans son être. Il n'y a pas photo, on est arrivé très loin de l'objectif de la démarche de développement personnel.

La démarche spirituelle permet de réaliser dieu, mais c'est pour les quelques uns qui persistent et qui avancent corps et âme sur le chemin de la vérité. Si vous voulez réaliser grand commencez par voir grand. Il faudrait 12 ans de pratique pour réussir cette démarche spirituelle, et votre vie s'en trouverait complètement changée. C'est un noble objectif, c'est une noble démarche. Je pense qu'il faut se fixer de grands objectifs et essayer de les atteindre, en prenant le temps nécessaire. Mais si l'on est pas équilibré, que l'on a besoin de travailler sur soi, comme dit l'expression consacrée, dans ce cas comment faire ? Vu que le Yoga ne va pas sur certains terrains faute de techniques adaptées ? Dans ce cas, il faut franchir la porte de la grande remise en question, le psy ! Qu'est-ce que le psy peut apporter compte tenu qu'il existe tant et tant de techniques que je peux utiliser tout seul et avancer grâce à elle ?

Dans bien des cas, si ce n'est pas la majorité, les personnes souffrants de problèmes psychologiques sont enferrés dans des comportements se reproduisant sans cesse en eux et autour d'eux et ils se demandent pourquoi. Pourquoi, je me retrouve toujours avec le même type de personne, de compagnon ou de compagne ? Très vite une personne déséquilibrée et désireuse de changer doit faire face à ses propres résistances. Ceci se passe en général ainsi, elle dit qu'elle veut changer mais pour rien au monde elle acceptera de considérer que sa consommation excessive d'alcool est un problème, ou une pathologie. Parfois, c'est quelqu'un qui fume du cannabis, qui en a fait son mode de vie, qui vous dira qu'elle est prête à tout pour changer, mais qu'elle ne veut en aucun cas toucher à sa consommation journalière de stupéfiant. Ce qui est important de prendre en compte, c'est que souvent, on ne peut pas changer sans se faire aider, ni sans devoir sacrifier quelque chose, même si ce que l'on doit sacrifier est mauvais pour nous. Le monde est ainsi fait, qu'il y a des personnes qui savent utiliser de belles techniques, qui savent entraîner un patient vers ses difficultés et l'aider vraiment à régler ses problèmes. Et c'est une chose importante à considérer car nous ne vivons pas seul, nous vivons dans une société, et cette société est faite de gens parfois plus avancés que nous sur certains points. Nous sommes tous des êtres en devenir. En fait, nous avançons dans nos vies a une certaine vitesse, nous pourrions avancer plus vite si nous étions aidés. Or, bien souvent nous comptons sur le plan psychologique que sur nous même.

Alors, il est maintenant important de chercher la vraie différence entre allez voir un psy et utiliser les techniques de développement personnel seul dans son coin. Seul, il est de toutes façons très difficile d'avancer, car on ne voudra sûrement pas toucher à telle ou telle partie de nous. Mais il y a plus simple comme explication, parfois on ne voit pas, on ne peut pas voir à quoi tient tel ou tel comportement. Nous sommes aveugles dans un face à face avec nous même et nous ne connaissons généralement rien à la psychologie, alors comment s'analyser soi même ? Les belles techniques comme l'EFT et autres permettent bien entendu d'avancer, mais à condition que le problème à résoudre ne nécessite aucun besoin de se défausser à nous même et qu'il nous soit accessible.

Les projections et transferts de tous ordres sont aussi des choses importantes. Les projections c'est quand l'on revit tel ou tel rapport avec un type défini de personne. Par exemple, on se dit que l'on réagit comme avec notre frère, et cela va même à la confusion des prénoms. On peut voir en l'autre des soucis que nous avons et que nous nous refusons de voir pour nous même. On projette sur notre partenaire les rapports que nous avions avec notre propre mère ; avec notre médecin, qui ressemble dans sa manière d'être à notre père, c'est pareil. On aura tendance à agir comme si l'on avait affaire au parent, à la soeur ou au frère que nous avons eu auprès de nous lorsque nous étions gamin. Les projections sont des choses qui arrivent très souvent. En général, elles ne posent pas de problèmes, mais parfois, suivant le vécu enfant, nous pouvons avoir de mauvais rapports avec l'un des deux sexes, cristallisés par un passé que l'inconscient nous a aidé à oublier. Maintenant, le transfert est une projection poussée à l'extrême, parce que cette personne nous la voyons très régulièrement. On peut donc transférer sur notre médecin, car il est présent – suite à des problèmes de santé – dans notre vie. Il peut être le bon père, ou le mauvais père suivant qu'il nous soigne ou non. Dès que l'on a affaire à quelqu'un que l'on voit très régulièrement, on a cette tendance à transférer sur elle, l'un des deux parents ou tuteurs que nous avons eu gamin. Le soucis, et c'est la où je veux en venir, c'est que dans la démarche de développement personnel, on peut vouloir consulter très régulièrement une personne capable de soigner, par exemple un kinésiologue, un magnétiseur … Et cette personne finit par avoir du pouvoir sur nous, car nous lui faisons confiance, car elle nous aide, et hop le transfert devient de plus en plus fort. Comment s'en sortir ?

En fait, on ne s'en sort pas vraiment, soit le transfert s'effectue chez un psy compétant et dans ce cas il gérera le plus correctement possible le contre transfert. Le contre transfert permet de montrer au patient que ce qu'il voit dans le psy, ce qu'il met en scène dans son attitude ou dans sa conversation n'est autre qu'une vision limitée de la personne du psy car dans le fond, il y voit le parent ou tuteur, sujet du transfert. Le transfert et le contre transfert sont les outils du psy, si celui-ci est habile – et c'est souvent le cas – il saura s'appuyer dessus pour faire progresser le patient. Ou alors, la personne que nous voyons régulièrement ne sait pas gérer le contre transfert – celle-ci n'est peut être pas psy ou n'en a tout simplement pas connaissance – et fidélise alors le patient. Ce thérapeute devient la personne aidante, que le client aime, et très vite on peut se retrouver dans des situations de consultation excessives, voire d'abus de pouvoir. Il faut donc être très prudent savoir que cela existe, et rester vigilant.

Il me semble que la sadhana dans l'ashram révèle les choses positives de l'individu en utilisant l'amour divin ou plutôt grâce à l'énergie du groupe qui tournent autour de la dévotion à une divinité. Souvent certains adeptes parlent d'une sorte de puissant ensoleillement d'amour, d'irradiation d'amour, d'amour divin inconditionnel. Ils s'en trouvent tout chose, tout émus. Le travail postural permet en plus de changer certains aspects du corps, les adeptes en reviennent parfois avec le plexus solaire plus ouvert, le corps s'est ouvert, car leur coeur s'est ouvert. Les méditation quotidienne calme le mental, ils arrivent de fait à lâcher prise sur pas mal de chose. Oui, un travail important est effectué sans avoir forcément tout compris, ni du processus, ni des changements qui se sont produits. Il s'en suit qu'une meilleur personne renaît à elle même d'une telle épreuve. Les processus névrotiques sont érodés, mais les grands principes souterrains et je rajouterais souverains d'une névroses risques de ne pas remonter à la surface, l'inconscient veut bien nous aider mais en évitant les grands bouleversements qui pourraient nous déstabiliser. C'est pourquoi, je pense qu'il faut s'ouvrir à la sadhana, et aller dans un ashram pour y vivre au quotidien, dans une énergie puissante et positive. Je pense également qu'il faut aussi s'ouvrir aux techniques de développement personnel, et si nécessaire consulter un psy. La qualité du psy se jaugera bien entendus aux nombres d'outils qu'il a en sa possession, au minimum maître praticien PNL, hypnose ericksonienne, sophrologie, EMDR, EFT, après c'est le rapport avec celui-ci qui vous permettra d'avancer ou non. Il faut que le courant passe et que vous vous sentiez à votre l'aise. Enfin, ceux ci peuvent beaucoup, car les techniques que je viens d'énumérer sont vraiment très puissantes, alors n'y aller pas pour une demi mesure. La démarche chez le psy doit être tout aussi globale et vraie que celle d'une sadhana dans un ashram, il faut y aller pour régler tous ses problèmes, non pas pour une simple phobie.